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Posté par le 31 mai 2007 dans Philosophie-politique, Société

Normaliser le radicalisme pour oxygéner notre démocratie

racines d'un arbre

Le qualificatif radical ne devrait pas être péjoratif car c’est un gardien de la diversité démocratique pour nous sortir de la pensée unique

Le qualificatif «radical» n’a rien de péjoratif à mes yeux… au contraire. D’ailleurs, l’identité même de mon blogue (et de ma personne) prend comme origine la valorisation du radicalisme, une notion que je tends à appliquer dans tous mes gestes quotidiens. En effet, je juge qu’il devrait être normatif d’appliquer nos actions quotidiennes en cohérence avec nos principes et valeurs. Cependant, je l’admets, «nos» médias associent allègrement le radicalisme à l’extrémisme, voire à la violence. Le mécanisme sociale s’opérant ici : simplement repousser la population des idées jugées subversives par le système en place.

Effectivement, par définition, puisque tout système est fondamentalement conservateur en cherchant à se maintenir dans le temps, il est logique que la «conscience» de ce dernier puisse se sentir menacée par l’émergence de toutes nouvelles idéologies. Or, puisque l’évolution de ces nouvelles idées est préalablement portée par une base radicale (les militants convaincus), il est usuel pour les «voix du système» de marginaliser les éléments «radicaux». De la sorte, pour le système, la stratégie est de circonscrire l’expansion des nouvelles idéologies en désignant péjorativement comme «radicaux» les leaders porteurs. D’ailleurs, dans le même ordre d’idée, le système (actuellement néolibéral) aime bien claironner «la mort des idéologies»… s’auto-affirmant par le fait même seule logique pouvant exercer «naturellement» le pouvoir.

Structure d'un arbre

Un arbre ne peut pas vivre sans ses racines.

Ainsi, comme les fondations sont nécessaires au maintien d’un bâtiment, comme les racines sont vitales aux arbres, n’importe quel mouvement idéologique est voué à s’effondrer sans une base radicale pour le porter. Socialement, dans cette optique, pour nous aider à sortir de la pensée unique, nous devrions apprendre à standardiser le terme «radical». A titre d’exemple, il y a quelques années, le mot «Queer» était péjoratif, voire homophobe… puis des activistes homosexuels ont décidé de s’approprier le qualificatif. Il faut donc s’inspirer de cet exemple: les militants idéologiques (de tout acabit) doivent en faire de même avec le radicalisme. Bref, il faut réhabiliter l’expression «radical», voire, la valoriser. Ainsi, nous ne devrions plus être mal à l’aise de supporter une idéologie; dans cet logique, le radicalisme est donc de mise socialement.

fondation

Comment construire un bâtiment sans piliers pour supporter sa charge ?

A propos de l’expression « Pur et Dur » au Parti Québécois

Durant le temps du règne de Jacques Parizeau (1987-1995), la base militante au PQ avait réussi à échapper à l’étiquette «radicale». Cet état positif était probablement dû à un merveilleux travail de pédagogie démocratique. Puis, l’expression «pur et dur» est arrivée dans le paysage médiatique pour antagoniser les «méchants» militants face aux bons «modérés» qui avait «la lucidité» d’accepter la défaite nationale (concrètement, les politiciens se complaisant dans des espoirs de gouvernance dans le cadre canadien). D’ailleurs, je déteste cette expression «pur et dur» : en effet, par opposition, elle sous-entend l’idée que nous devons être mous et corruptibles pour pouvoir pratiquer la politique en toute modération. (Beau système malade!). A nous donc, de banaliser le qualificatif « radical » en acceptant sa raison d’être.

Les purs et durs

Et maintenant, je vous pose la question : avez-vous plutôt confiance envers ceux qui assument ouvertement leurs convictions… ou ceux qui adaptent constamment leurs idées en fonction du pouvoir en place ?

Nous devons nous faire plus radicaux. Lorsque la justice n’est pas radicale elle est corrompue
Edward Bond

Les radicaux inventent de nouvelles idées. Quand elles sont usées, les conservateurs les adoptent
Mark Twain

radical [Radikal]
radical adjectif ( radicale, radicaux, radicales )
1. qui veut aboutir à un changement efficace ou en profondeur des mesures radicales
2. politique de la gauche modérée républicaine et laïque la politique radicale
3. conforme à la nature profonde (de quelqu’un ou de quelque chose) Synonyme: fondamental un vice radical
4. linguistique qui appartient à la racine d’un mot deux consonnes radicales
5. botanique qui provient de la racine ou du collet (d’un végétal) des feuilles radicales • des pédoncules radicaux
6. politique qui prétend tout bouleverser en profondeur économie radicale • un islamisme radical
radical nom commun –
masculin, féminin ( radicale, radicaux, radicales )
1. politique membre de la gauche modérée républicaine et laïque l’importance des radicaux sous la IIIe République • radical de gauche
2. linguistique forme concrète prise par la racine dans un mot préfixes et suffixes modifient le sens du radical
3. mathématiques : en algèbre symbole indiquant une racine (de nombre à extraire) le radical d’un nombre réel positif
4. chimie groupement d’atomes dans une molécule dont l’intégrité n’est pas affectée lors de réactions chimiques qui modifient pourtant d’autres atomes de cette molécule radical libre • des radicaux organiques
5. partisan d’une attitude intransigeante et refusant le moindre compromis (vieilli) un radical qui brigue la direction du parti
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Michel
Michel
15 années il y a

Rassurez-vous Carl, je parlais bien de Patrice avec un P comme dans péquiste. Votre article m’a plutôt attiré. J’y ai même trouvé certaines affinités avec le message auquel vous faites allusion. Il entre en lien avec votre article, lorsque vous parlez de « Pur et dur », ou « il est usuel pour les «voix du système» de marginaliser les éléments «radicaux» ». J’aime bien quand vous dites : « le système (actuellement néolibéral) aime bien claironner «la mort des idéologies»… ». Pour vous montrer à quel point je me sens près de cette affirmation, et de cette autre surtout où vous parlez de la « pensée unique », que moi j’associe à l’absence de pensée, voici des extraits de ce que j’ai dit, ailleurs, à ce sujet : « De façon générale, l’insignifiance est au pouvoir. » ; « au Québec, ce sont les journalistes, choisis par Ottawa ou par les commanditaires capitalistes, qu’ils soient à la presse, à la radio ou à la télévision qui manipulent la pensée des citoyens. C’est le règne de la pensée unique, de l’absence de pensée, le règne de …l’insignifiance. Nous nous éloignons des Lumières, des Diderot, Helvétius, Holbach. Nous retournons tranquillement au Moyen-Âge. ».
Quoi qu’il en soit, bravo ! et continuez votre beau travail.

Carl Boileau
15 années il y a

Bonjour Michel,
je n’ai aucun problème avec l’essence de votre message en soit, mais puisqu’il s’adresse à Patrice Boileau, permettez-moi de penser qu’il n’est pas vraiment en lien avec mon article.

Peu importe.

Michel
Michel
15 années il y a

Je suis un vieux babyboomer …radical. J’ai trouvé ton site en cherchant sur Google : radicaux vs modérés. Voici une citation de Charles De Gaulle qui te plaira sans doute : « Les modérés, les perpétuels ratés de l’histoire… Il n’y a rien à attendre d’eux…  » et une autre de Samuel Langhorne Clemens, dit Mark Twain :  » Les radicaux inventent de nouvelles idées. Quand elles sont usées, les conservateurs les adoptent. ». Enfin, je te laisse un commentaire que j’ai envoyé au site péquiste Vigile, en tribune libre, et qui n’a pas été publié :

« Sanctionner Charest
Une élection générale doit en conséquence être déclenchée maintenant au Québec.
Patrice BOILEAU – Chronique de Patrice Boileau 14 mai 2008 7 messages
Jean Charest ne mérite pas de se retrouver sur la tribune d’honneur à Québec, en juillet prochain. C’est aux partis d’opposition de susciter dans la population un sentiment d’honneur, elle qui assiste, impuissante, à un détournement historique. Le message que cette escroquerie envoie présentement à ceux qui choisissent le Québec comme maison d’adoption est catastrophique : seuls les Québécois peuvent l’annihiler. Et c’est en chassant les collaborateurs canadian du pouvoir que le signal pourra efficacement être modifié. …… »

En réaction aux propos de ce chroniqueur, j’ai soumis le texte suivant à Vigile, dans Tribune libre, plutôt que de me contenter d’en faire un commentaire comme suite à son article. Les articles de la première page, entourant Sanctionner Charest, allaient dans le sens des propos tenus par Boileau. Ce texte n’a pas été retenu. La violence de mon propos n’est pas en cause puisqu’un autre article traitait les fédéralistes d’imbéciles. Je constate que le Parti Québécois veut se faire du capital politique avec l’affaire du 400e anniversaire de Québec en ranimant les bonnes vieilles querelles de « provincialistes » contre Ottawa. Cette expérience me permet aussi de confirmer ma première impression, il s’agit d’un site péquiste et non indépendantiste. Il a pour effet de conserver, de ramener, le vote indépendantiste au parti autonomiste.

Mon commentaire :

Les péquistes ridicules

Message à Patrice Boileau et aux péquistes

La lecture de vos propos dans Sanctionner Charest me fait penser à ceux d’un bon vieux péquiste à tout prix, toujours prêt à utiliser le moindre prétexte pour « gagner ses élections »…  » Les péquistes sont pas parfaits, mais pour qui d’autre peux-tu voter… »

Je suis certain que Pauline Marois, fière de son titre de « première femme première ministre de la Province », ne demanderait pas mieux que de poser sur l’estrade d’honneur en compagnie de Stephen Harper, maintenu au pouvoir par les carriéristes du Bloc Québécois, Michaëlle Jean, Sarkozy et consorts. En tant que chef de sa province canadienne, elle ferait comme ses prédécesseurs péquistes d’après « 95 », assistant aux conférences fédérales-provinciales, pour travailler au bon fonctionnement de la fédération canadienne, donc à l’inféodation de la « province » de Québec au Canada; continuant de donner la part du lion à la minorité anglophone du Québec en éducation et en santé ; en ne choquant jamais les milieux de la haute finance, tout en faisant semblant de prendre des mesures ( toujours insuffisantes ) dites sociales-démocrates ; et même que selon certains bruits, elle ferait comme Sarkozy des … »réformes », comme d’enseigner l’histoire en anglais à tous les citoyens de la « province de Québec » et même qui sait, travailler à redonner plus de place à la Sainte Église catholique.

Et dire que je ne suis plus allé voter depuis la démission de Jacques Pariseau. Hippolyte Lafontaine, celui qui nous a « sauvés », en faisant de nous de bons « canadiens », lors de la fusion forcée du Bas-Canada au Haut-Canada, s’est réincarné en Pauline Marois qui veut, en ajouter à sa politique « modérée », en faisant de nous de « bons canadiens » du Canada multiculturel, en ouvrant tout grand nos portes à une immigration, qui, tant que nous ferons parti du Canada, s’intégrera à la majorité anglophone qui compose ce pays, contribuant ainsi, à nous minoriser chez nous, au Québec. Hé oui ! Hippolyte devenu Pauline ! Je suggère qu’on l’appelle …Hipoline. Joli nom et combien éloquent.

Vraiment Patrice, vous me faites rêver. Je me demande pourquoi je ne vais plus voter….

Michel

N.B. Si mon commentaire vous embête, vous n’avez qu’à faire comme tout bon péquiste, en me qualifiant (à mots couverts…) de raciste du fait que j’ai abordé la question des minorités ethniques ; de pur et dur, parce que je ne suis pas un autonomiste ; de radical parce que je deviens très ironique lorsque je parle des « modérés » ou mieux encore, se dire ou dire : « ce genre de discours manque de réalisme ; il n’influencera personne ». Bref, le plus facile : tuer le messager !

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