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Posté par le 18 août 2010 dans [référence à un livre], Écologie, Politique municipale

Verdir le Plateau

Verdir le Plateau-Mont-Royal

Ayant finalement terminé la mise en place de mon argumentaire pour promouvoir un terrain de soccer en surface synthétique dans le parc Laurier, je démarre cette semaine une excursion que j’avais en tête depuis longtemps. Ainsi, muni de mon appareil photographique et une carte des ruelles vertes du Plateau, j’enfourcherai un Bixi en direction des ruelles de mon district. Car, si je peux nommer la quasi-intégralité des rues de mon quartier dans le bon ordre, je me suis aperçu que je méconnaissais complètement les ruelles du Plateau-Mont-Royal. Alors, simplement pour découvrir ce réseau parallèle dissimulé entre nos rues, l’excursion en vaut le cout d’œil; d’autant plus qu’il n’y a pas beaucoup d’autres villes qui disposent d’un deuxième réseau routier aussi vaste à travers leurs quartiers résidentiels. Mais au-delà la simple visite des ruelles vertes, mon initiative rallie cependant plusieurs objectifs.

Les éco-quartiers prenant part aux projets de verdissement vous invitent à explorer le réseau des Ruelles vertes à l’aide de la carte virtuelle, laquelle vous permettra d’identifier les ruelles qui se sont le mieux préservées dans le temps. Les ruelles y sont répertoriées sur une échelle de couleur réfletant leur état général: Vert foncé: Très bien Vert pâle: Bien Jaune: Moyen Rouge: À améliorer

En effet, durant la dernière campagne électorale, je m’exprimais allègrement sur le fait que nous devions consacrer plus de ruelles aux enfants en les fermant à la circulation automobile.

Sur cette photo, vous pouvez apercevoir des enfants jouer candidement dans une ruelle du Plateau. En arrière, vous pouvez aussi remarquer un automobiliste en direction de l’artère De Lorimier. Ainsi, ce conducteur utilise cette portion de ruelle comme un raccourcit afin de s’éviter des feux de circulation. Voilà exactement le genre d’entrée de ruelle à fermer à la circulation… et verdir

Par ailleurs, il faudra aussi comprendre qu’en devenant subséquemment des voies piétonnes, ces ruelles peuvent donc être végétalisées… et littéralement devenir des oasis de fraîcheur en ville. Bref, les ruelles vertes conjuguent les objectifs d’augmenter la sécurité de nos enfants, de réduire les bruits urbains, d’apaiser les comportements malins, d’accroitre la beauté de notre ville, de réduire les ilots de chaleurs, de filtrer notre air, et surtout, d’augmenter l’espace accordé à la nature en ville en maintenant une certaine biodiversité.

Cependant, chaque ruelle verte implique beaucoup d’implication de certains citoyens pour les démarrer… puis après, pour les entretenir. Car, malheureusement, faute d’un entretien minimum, plusieurs de ces ruelles finissent à l’abandon… voire en dépotoir. De la sorte, mes collègues et moi essayons d’élaborer une politique où l’arrondissement deviendra proactif quant à la fermeture de ruelle de notre quartier à la circulation automobile. En ce sens, nous recentrerons certainement le mandat à notre écoquartier dans cette direction.

Mais avant d’être rendu à cette étape, selon le concept des ruelles en «Z» et en « T », nous pouvons déjà repérer des tronçons à fermer en vue d’un éventuel débétonnage. Comme l’arrondissement de Rosemont qui a commencé cette année, nous pouvons bloquer des tronçons de ruelle avec des pots de fleurs, voire avec des rochers (afin de s’éviter des frais supplémentaire en arrosage). Vous aurez donc compris que je pars aussi en mission pour repérer des entrées de ruelles à fermer.

ruelle bloquée par le pot de fleur

Dans l’arrondissement de Rosemont, on peut maintenant se garer en bordure de la rue à l’entrée de la ruelle bloquée par le pot de fleur. Photo: Cécile Gladel.

plan de fermeture partielle des ruelles

Les armes de verdissements rapides:

Tant qu’à composer une base de données sur les ruelles de mon district, j’en profiterai aussi pour inventorier les murs aveugles sur mon passage. Car, à mon avis, l’apport de vignes sur les murs est la forme de verdissement la plus efficace , rapide, spectaculaire et encourageante.

Dans une perspective d’intérêt plus spécifique, ma démarche comportera aussi un aspect scientifique. M’étant effectivement équipé du guide de Roger Latour sur la flore urbaine, je me servirai ainsi de l’excursion pour m’introduire à la botanique.

Guide de la flore urbaine par Roger Latour

Vous croyez qu’en ville ne poussent que la mauvaise herbe… et le béton? Que les terrains vagues ne recèlent rien d’intéressant? Détrompez-vous! La ville est un formidable lieu de convergence et favorise une très grande biodiversité végétale. Le milieu urbain est en effet incroyablement fertile et propose une flore riche, variée, utile, imprévisible et fascinante! Le Guide de la flore urbaine – seul guide complet en la matière – vous révélera un nouveau continent, de l’orchidée urbaine à la verge d’or en passant par la carotte sauvage ou la verveine prostrée, plus de 200 espèces en tout. Richement illustré et facile à consulter, il vous permettra de vous initier au monde méconnu – et souvent sous-estimé – de la flore urbaine et de partir à sa découverte à pied, à vélo ou en transports publics. Il vous dévoilera aussi comment les plantes voyagent et se propagent naturellement en milieu urbain et vous apprendra comment l’être humain y contribue souvent sans le savoir. La moitié de l’humanité habite maintenant les villes. Il est temps de découvrir la richesse et l’extraordinaire faculté des plantes à coloniser et à embellir notre habitat!

Mais cet intérêt personnel n’est pas pour autant sans importance pour nos projets de débétonnage/verdissement. Car, si nous voulons générer un maximum de ruelles vertes avec un minimum d’entretien, il m’apparait nécessaire de nous inspirer des ruelles «fonctionnant» naturellement par elle-même. En ce sens, puisque la combinaison végétale de chaque ruelle doit certainement influer sur certains succès, je veux trouver et comprendre des formules végétales à reproduire. Car, selon l’exposition au soleil, le taux d’humidité, la composition du terreau, la résistance au piétinement et au sel, il y a des plantes qui s’épanouissent à des endroits précis dans nos ruelles. Subséquemment, je souhaite faire l’inventaire des essences vivaces que nous retrouvons dans les ruelles du Plateau.

Pour ne pas me perdre dans l’archivage des données, je donnerai un numéro à chaque ruelle que je visiterai. Puis à chaque ruelle, je noterai des informations sous cinq rubriques distinctes.
1.    Son échelle dans le guide des ruelles vertes
2.    sa possibilité de la transformer en « T » en « Z », ou carrément en ruelle verte
3.    son statut juridique (cadastre)
4.    sa composition biologique
5.    inventaire des murs aveugles

Les fruits de mon travail seront disponibles ici, sur le blogue du comité aviseur sur le verdissement. D’ailleurs, si vous voulez  nous aider à verdir notre quartier, je vous invite à vous inscrire sur ce blogue pour nous pointer des sites propices à subir une transformation verte.

Qu’est-ce que le métier de paysagiste? Participer  à l’inscription  des équipements  collectifs  dans le paysage, en essayant de le blesser le moins possible, de réintroduire  du végétal, de relancer une sorte de dialogue entre le bâti et le planté
– Erik Orsenna- extrait de la revue Le Monde de l’éducation

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