Le top 5 des films de sous-marin
La dernière collision entre des sous-marins nucléaires français et anglais aura fait couler beaucoup d’encre cette semaine. Alors, histoire de nous rappeler l’importance géostratégique des ces furtifs navires, je vous ai concocté le top 5 des films se déroulant dans des sous-marins.
En effet, l’ambiance unique offerte par la vie dans les sous-marins génère un genre cinématographique en soi. Un environnement difficile, notamment par son exiguïté se déclinant au masculin. L’atmosphère y est glauque, froide, claustrophobique. La discipline, le sens des responsabilités et la hiérarchie y prennent toutes leurs importances; chaque membre de l’équipage étant un écrou au service du bâtiment… la vie de tous est reliée à la sauvegarde du sous-marin.
5e position
U-571, de Jonathan Mostow (2000)
Production hollywoodienne inspirée d’une histoire vraie durant la Deuxième Guerre mondiale, ce film met en scène les forces navales américaines capturant un sous-marin allemand avec à son bord une machine Enigma, (code de décryptage des communications allemandes). L’élément déclencheur est donc construit à partir d’une excellente idée (un équipage américain qui doit manœuvrer un sous-marin allemand gravement avarié). Même si le jeu des acteurs est formaté et que le film soit prévisible, il reste une valeur sûre quant aux effets spéciaux. Cependant, bien que le film exprime convenablement la difficulté de commander un sous-marin, U-570 demeure une pâle émule du classique Das Boot de Wolfgang Petersen.
«Je sais que vous êtes prêt à vous sacrifier pour vos hommes, mais êtes-vous prêt à les sacrifier à la mission?» demande Bill Paxton à son second Matthew MacConaughey
Le film a été très critiqué pour avoir « américanisé » l’histoire : c’est en fait la marine britannique qui a capturé le premier sous-marin allemand avec sa machine Enigma (le U-110).
trailer de U-571
4e position
The Hunt for Red October, de John McTiernan (1990)
Exprimant admirablement le contexte de la guerre froide, cette adaptation du roman de Tom Clancy raconte l’audacieux «passage à l’ouest» d’un commandant d’un sous-marin russe en 1984. En effet, ayant compris que son sous-marin est une arme de première frappe par son système de propulsion silencieux, le commandant Marko Ramius (Sean Connery) met le cap vers l’Amérique afin d’équilibrer les forces mondiales. Évidemment, les Soviétiques feront tout pour empêcher Ramius de livrer le sous-marin aux États-Unis, annonçant entre autre aux Américains que ce dernier voudrait les attaquer. Les Américains seront-ils assez intelligents pour comprendre les réelles intentions de Ramius, ou agiront-ils en « cow-boys » ? En attendant, les marines soviétiques et américaines se mettront toutes deux sur le pied de guerre…
The Hunt for Red October Trailer
La musique de L’hymne à l’Octobre rouge est simplement trop inspirante… à donner des frissons!
3e position
K-19: The Widowmaker, de Kathryn Bigelow (2001)
À l’heure où nous réalisons les risques écologiques que représente la dispersion des ogives nucléaires par des sous-marins, l’histoire vraie du K-19 apparait presque comme un avertissement de santé publique. En effet, rares sont les films à présenter le nucléaire sous un jour aussi abominable.
Le K-19 fut le premier sous-marin à propulsion nucléaire soviétique à être équipé de missiles balistiques. Le film raconte le grave accident radioactif à son bord provoqué par une fuite dans le circuit de refroidissement des réacteurs qui fit craindre une explosion thermique (le 4 juillet 1961). La catastrophe fut évitée de justesse grâce à une équipe de soudeurs qui se relayèrent (au sacrifice de leur vie) pour dériver par le circuit d’aération une partie de l’eau douce stockée à bord, ce qui permit de refroidir les réacteurs.
Au-delà des critiques politiques et humaines, le jeu des acteurs est admirable. Mettant en avant-plan un Harrisson Ford un peu moins lisse qu’à l’habitude, la dualité entre ce dernier et son second (Liam Neeson) atteint une qualité exceptionnelle. Enchevêtrant subtilement les sens du respect/rivalité et ceux du leadership/responsabilité, la dynamique des deux protagonistes nous transmet parfaitement l’état d’esprit se déroulant dans le sous-marin.
Par ailleurs, le traitement scénaristique de la réalisatrice fait à la marine soviétique est impartial, ce qui renforce d’autant plus la crédibilité de l’histoire.
K~19: The Widowmaker Theatrical Movie Trailer
2e position:
Crimson Tide, de Tony Scott (1995)
En 1995, une organisation ultranationaliste menace l’ordre international en s’emparant d’une base de missiles nucléaires située dans l’est de la Russie. Placés en état d’alerte DEFCON 2, les États-Unis envoient le sous-marin nucléaire USS Alabama. Sous les ordres de l’intransigeant commandant Ramsey (Gene Hackman), sa mission est de patrouiller le long des côtes russes de l’Océan Pacifique afin d’empêcher un lancement nucléaire des dissidents russes. L’élément déclencheur prend forme lorsqu’un message incomplet semble ordonner au sous-marin de lancer une frappe nucléaire contre les terroristes. S’en suivra alors dans le sous-marin un affrontement entre le capitaine et les partisans d’un tir immédiat à ceux mené par le commandant en second (Denzel Washington) pour attendre la confirmation de l’ordre de tir… littéralement une métaphore de la confrontation entre les logiques gauche et droite.
Crimson Tide raconte donc l’histoire d’une mutinerie aux dimensions apocalyptiques. Construit comme un époustouflant match de boxe entre deux acteurs au sommet de leur art, le film réussit le double pari de nous tenir en haleine en nous faisant poser de vraie question morale.
La mise en scène de Tony Scott est énergique à souhait, la musique d’Hans Zimmer sublime, et le duel de commandement entre le capitaine et son second laisse des questions en suspend. (à noter la présence du déjà remarquable Viggo Mortensen dans un très bon second rôle). Un film à découvrir!
1ere position:
Das Boot, de Wolfgang Petersen (1981)
Le film le plus respecté du genre. Retraçant avec fidélité et réalisme la vie à bord d’un U-Boot allemand durant la Seconde Guerre mondiale, Das Boot raconte l’histoire d’un équipage allant traverser le détroit de Gibraltar. En exprimant à la fois l’excitation à l’approche de la bataille, la monotonie des journées ordinaires et l’angoisse des situations périlleuses, Das boot arrive à rendre palpables les espoirs et les craintes d’un équipage aux prises avec une guerre les dépassant.
pouquoi pas « le chant du loup »