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Posté par le 23 octobre 2008 dans Politique nationale

Synthèse de l’élection fédérale 2008 : Histoire de voir en avant

résultats de l'élection fédérale 2008 au Canada

résultats de l’élection fédérale 2008 au Canada

Mi-figue mi-raisin. Voilà l’expression qui résumerait mon état d’esprit durant la soirée électorale de mardi le 14 octobre. En effet, si le Bloc Québécois a splendidement résisté à la vague conservatrice en conservant 50 députés (pour combien de temps encore), nous n’avons toutefois pas réussi à déblayer l’implantation des conservateurs au Québec. Si bien que le fameux « mystère de la région de Québec » demeure.  de leur côté, les conservateurs ne sont pas parvenus à transmuter les derniers acquis adéquistes et le Bloc a totalement gagné la bataille du 450 (la banlieue de Montréal). Mais ces derniers étant toujours retranchés dans la région de Québec, le mal n’est pas nécessairement endigué pour autant. Bref, s’il y a eu quelque chose d’exceptionnel dans cette élection, c’est qu’en tout et partout au Québec, seuls deux comtés ont basculé. Concrètement, le vote s’est pratiquement cristallisé depuis l’élection de 2006. Alors au Québec, c’est un match nul entre les conservateurs et le Bloc; chacun retourne ainsi sur ses positions… et ce n’est que partie remise.

En passant, je donne une mention d’honneur au mystérieux « Blogueur québécois » et aux architectes de la stratégie Web  du Bloc Québécois. En effet, à mon avis, le plus grand succès pour le Bloc est sa victoire décisive sur la blogosphère. Avec la mise en place du blocgue québécois, non seulement le Bloc a développé un merveilleux espace de réflexion démocratique, mais en plus, il a  réussi à résauter la majorité des blogueurs au Québec (bravo à lutopium pour l’initiative). En comparaison, l’influence du blogue conservateur de Pierre Morin (un attaché politique de l’ADQ) fut confinée à la marginalité (500 visionnements par semaine). Comme quoi, finalement, l’anonymat sur le Web est de moins en moins rentable en politique.

Dans le reste du Canada toutefois, la dynamique politique s’est quelque peu modifiée. Les deux changements significatifs étant l’écroulement du PLC et de la rébellion de Danny Williams à Terre-Neuve. Mais puisque le vote «progressiste» des Canadiens demeure dispersé, les conservateurs ont quand même trouvé le moyen d’augmenter leur députation de 19 nouveaux membres. Or, si Stephen Harper avait eu une meilleure stratégie quant à sa campagne au Québec, son pari de déclencher des élections hâtives lui aurait donné un gouvernement majoritaire. Définitivement, il faut comprendre qu’au Canada, c’est le Bloc Québécois qui a bloqué la majorité aux conservateurs.

Bien que la majorité parlementaire au Parti conservateur soit à portée de main en Ontario, il ne faudrait pas pour autant sous-estimer l’importance que porte Stephen Harper à la patinoire du Québec. À cet effet, il faudra malheureusement déduire que les conservateurs investiront beaucoup d’énergie pour affaiblir la résistance du Bloc Québécois et confondre les électeurs au Québec (via La Presse et les ressources du gouvernement fédéral). Ensuite, parce que le PLC est désorganisé et toujours englué dans une course larvée à sa direction, il est fort à parier que Stephen Harper n’attendra pas très longtemps avant de dépenser un nouveau 300 millions et ramener le Canada en élection. Disons que le « timing » lui sera probablement bon quand il aura conclu une entente qui satisfera les revendications de Danny Williams à Terre-Neuve. Bref, le match pour la direction du Canada n’est pas terminé… il n’est qu’à l’entracte.

La troisième période

En première ligne pour reprendre l’offensive contre le Bloc, l’empire Desmarais (Power Corporation) et le grand capital œuvrant en coulisse. D’ailleurs, il ne faudra pas oublier que Gesca (La Presse) était de mèche avec Harper pour engager le front de la campagne conservatrice au Québec. Rappelez-vous comment ce journal présenta le contexte électoral à coup de sondage fallacieux (Crop). À croire les gros titres de La Presse, Harper détenait une avance insurmontable. Puis en entretenant le débat sur « la pertinence existentielle du Bloc », la ligne éditoriale claironnait en cœur l’annonce bénie d’un balayage conservateur.

Alors ici, s’il faut applaudir l’opinion publique d’avoir réussi à refroidir les ardeurs propagandistes de Gesca (et faire mentir la Presse au passage), il faut aussi réaliser que cette victoire morale n’est que temporaire. En effet, en martelant le spin que le Québec est « affaibli » et « isolé » dans sa différence avec le Bloc Québécois, que « la souveraineté est dépassée », qu’il faudrait impérativement « participer à la table des décisions », nous devons comprendre que Gesca est déjà de retour à la charge.

Le cadenas montréalais

Parlant de l’isolement du Québec dans le cabinet Harper, voire de l’absence de Montréal, je prendrai ici la balle au bond pour aborder le cas de Michael Fortier. En effet, il faudra se rappeler que Stephen Harper avait désigné ce sénateur (non élu) afin de « représenter Montréal » dans son cabinet des ministres. Projetant d’infiltrer Montréal par la banlieue, l’idée des conservateurs était de surexposer « notre ministre » afin de transformer ce dernier en vedette médiatique. Fort ainsi d’une notoriété artificielle, les électeurs de Vaudreuil/Soulange auraient donc été tentés d’élire LE ministre de Montréal… mais c’était sous-estimer l’étonnante relation de Meili Faille avec sa population.

Mais bon, qu’importe les déboires de l’insignifiant Michael Fortier, mon point ici porte plutôt sur ce spin électoral préconisant l’idée qu’il faudrait élire des conservateurs pour impérativement avoir des ministres dans chaque région. En effet, ce raisonnement s’avère l’argument de vente principal pour inciter la population à voter conservateur. La preuve, cette solidarité des gens d’affaires et de leurs valets (tout parti confondu) afin de nous vendre la candidature du  bon ministre Fortier pour le grand bien économique de Montréal.

J espère que les péquistes de Montréal se souviendront de cette histoire avant d'encore appuyer le parti de Gérald Tremblay

J’espère que les péquistes de Montréal se souviendront de cette histoire avant d’appuyer de nouveau le maire Tremblay et son parti

Or, le message sous-entendu véhiculé dans cet exemple ici, c’est qu’importerait finalement les idées en politique, l’importance c’est d’être du côté du pouvoir (économique). De la sorte, faute de réussir à convaincre les Québécois avec une vision, des projets, des valeurs et des idées, on essaie de nous inculquer l’impérative de voter pour le parti au pouvoir…. Parce qu’il est justement au pouvoir. Et pour y arriver, on nous évoque la soi-disant inutilité des partis de l’opposition (déduire ici de la démocratie)… à commencer par l’existence même du Bloc Québécois (et de ses valeurs intrinsèques). Mais effectivement, si dans l’ordre canadien le Bloc Québécois est confiné à demeurer dans l’opposition éternelle, il s’avère tout de même l’expression de la majorité au Québec. Est-ce donc dire ici, qu’au Canada, il faudrait maintenant définitivement renoncer à ce que nous sommes (notre identité culturelle) afin de pouvoir « participer » à la table des décisions? Bref, cet argument qu’il faut impérativement s’assimiler et voter pour le pouvoir (étranger) plutôt que de manifester ses propres intérêts/valeurs dans la sphère politique… c’est l’expression ultime d’une logique de colonisé.

Pour Michael Fortier, la démocratie ne serait qu’une stricte question d’argent.

Pour Michael Fortier, la démocratie ne serait qu’une stricte question d’argent.

Le nouvel axe du pouvoir canadien et le référendum informel

La dualité Bloc/Libéral à Montréal cadenasse ainsi toute intrusion des conservateurs dans la métropole québécoise (c’est actuellement le meilleur point pour les souverainistes dans cette histoire). Toutefois, dans la guerre d’usure que mène le parti conservateur aux partis d’opposition au Canada, ce dernier aura finalement réussi à s’introduire dans les métropoles de Vancouver et Toronto. Or, nous ne pouvons plus dire que le Parti conservateur n’est qu’un parti rural, voire régional. Formellement, à l’axe historique Montréal-Toronto des élites libérales, il est en train de se substituer au Canada l’alliance des financiers de Toronto et des pétroliers de l’Alberta. Si bien que l’agenda politique de ce nouvel axe au Canada amène naturellement le pays vers un rapprochement avec l’idéologie des républicains aux États-Unis. Par extension, il faut ainsi déduire que la dernière élection était un référendum informel quant à l’annexion économique/politique du Canada aux États-Unis. Or, si les conservateurs n’ont pas réussi le 14 octobre 2008 à obtenir la majorité parlementaire, ils se reprendront bientôt à la prochaine élection.

référendum d'annexion au USA
Une démocratie malmenée

Mais encore plus inquiétant que la montée au Canada du vote attribué aux conservateurs, c’est bien la diminution de celui alloué au Bloc au Québec (sous le 40% en termes de suffrages exprimés). En effet, malgré la menace inhérente de l’élection d’un gouvernement conservateur majoritaire, malgré une formidable mobilisation des artistes, malgré une opposition surprise de Jean Charest aux conservateurs, l’électorat québécois n’a pas vraiment réagi. Pire encore, le faible taux de participation historique (59%) présuppose une perte d’intérêt de la population canadienne pour les enjeux politiques (une dynamique qui renforcera les abus de toute sorte par la classe politique).

Voici d’ailleurs le résultat qu’impliquerait l’inclusion des abstentionnistes au Québec si ces derniers composaient un parti politique (une analyse effectué par Anarcho-Pragmatique ici):
•    Parti abstentionniste : 38.9%
•    Bloc: 23.3% (alors que ça prend au moins 50% + 1 pour se séparer!!!!  )
•    PLC: 14.5%
•    PCC: 13.3%
•    NPD: 7.5%
•    Verts: 2.1%
•    Autres: 0.4%

Or comme l’explique Josée Legault ici, compte tenu du faible taux de participation (59%), le soutien réel au PC n’est finalement que de 21% de la population. Voyez-vous, en prenant en compte que la population du Canada est de 33 223 840 habitants (en avril 2008), c’est donc conclure que 6 664 478 personnes au Canada (principalement dans l’ouest) ont voté pour le Parti conservateur. En définitive, c’est donc dire que moins de 7 millions d’électeurs canadiens dictent l’agenda politique du pays (et l’annexion progressive à l’ordre étasunien).

Pourtant au Québec, si on ajoute aux voix bloquistes celles du NPD et des Verts, le vote progressiste a largement dépassé les 50 % des suffrages exprimés. Mathématiquement, non seulement la « démocratie » canadienne est définitivement malmenée, mais encore une fois, la nation Québécoise se fait imposer une direction politique qui ne lui convient pas.

Voici la répartition des sièges au Québec:
(chiffres et commentaires recueillis par Anarcho-Pragmatique)
•    Bloc: 50
•    PLC: 13
•    PCC: 10
•    Arthur: 1
•    NPD: 1
Celle dans le « Rest of Canada » (ROC):
•    PCC: 133 (10 au Québec 10)
•    PLC: 63
•    NPD: 36 (moins que le Bloc au Québec!)
•    Ind: 1
Celle du ROC en dehors des provinces maritimes:
•    PCC: 123 (majorité encore plus claire!)
•    PLC: 46 (moins que le Bloc au Québec!)
•    NPD: 32 (moins que le Bloc au Québec!)

Message au NPD-Québec (réveillez-vous)

Bien que je suis souverainiste (donc pour une décentralisation totale du pouvoir fédéral vers le Québec), un Canada dirigé par les néo-démocrates conviendrait certainement à satisfaire mes exigences quant au pays dans lequel je veux vivre. Mais qu’on le réalise de part et d’autre, la tangente politique au Canada va dans le sens contraire des valeurs progressistes. Formellement, les derniers résultats électoraux démontrent que les Canadiens seront toujours réticents à mettre le NPD à l’opposition officielle… alors arrêtons de rêver que ce Parti a une chance d’un jour diriger le Canada.

Selon toute vraisemblance, le Parti libéral a atteint son plancher dans le vote populaire le 14 octobre, mais le NPD, lui, s’est heurté à un plafond. Malgré ses meilleurs efforts, il ne réussit toujours pas à franchir la barre des 40 sièges. Le Parti conservateur et les verts ont davantage profité de l’érosion du vote libéral que Jack Layton. Et aujourd’hui, comme il y a 20 ans, le théorème qui veut que plus le NPD est fort, plus les conservateurs sont gagnants, est encore valable.
-Chantal Hébert

Puis, à tous les néo-démocrates qui accusent le Bloc Québécois de diviser le vote progressiste au Canada, vous devez conclure qu’advenant même l’addition (totalement utopique) des sièges du Bloc à ceux du NPD (50+37), non seulement nous serions loin d’accoter le résultat des conservateurs, mais nous serions encore plus loin de la majorité parlementaire (155). Alors, si un éventuel gouvernement libéral (centre droit) ne nous satisfait pas non plus, il faut donc conclure que le Canada n’est plus un pays progressiste.

Jamais l’expression, « jeter le bébé avec l’eau du bain », n’aura été aussi vraie.

D’ailleurs, la triste vérité pour les Canadiens maintenant, c’est que bientôt, dans l’éventualité que Barack Obama soit finalement élu président des États-Unis, nous serons alors dans le pays d’occident le plus rétrograde en matière d’environnement. Puis, même si nous sommes en plein réchauffement climatique, sortez-vous de la tête que le PLC mettra encore de l’avant l’application du protocole de Kyoto. Effectivement, il faut réaliser que le PLC est présentement en train de jeter « le tournant vert » avec Stéphane Dion. La preuve : toute allusion au tournant vert des Libéraux a déjà disparu d’internet.

Le Tournant Vert... déjà de l'anthologie!

Le Tournant Vert… déjà de l’anthologie

Ensuite, observez comment Gesca manœuvre afin de « recentrer » le PLC vers la plate-forme conservatrice. À cet effet, je vous incite fortement à lire cette perle réactionnaire de la putain de l’empire Desmarais.

De la sorte, afin d’orienter la direction politique au Canada, Gesca se mêlera activement à la campagne au leadership du PLC. Déjà, elle a donné beaucoup de couvertures aux critiques de John Manley sur le tournant vert (dont une première page ici). Puis, il y a eu cette autre première page qui « spina » l’idée que Frank McKenna serait un candidat rêvé (par Paul Desmarais). Ici, ai-je besoin de vous rappeler que l’ancien ambassadeur canadien aux États-Unis est aussi un membre des groupes Carlyle et Bilderberg. Et puisque Paul Desmarais est justement l’un des principaux investisseurs et conseillers du groupe Carlyle, puis-je me permettre de penser que McKenna est comme Nicolas Sarkozy, un « Desmarais Kid » ?

Dans mon article «L’homme invisible pour La Presse», je vous explique ce que en quoi consiste un "Desmarais Kid"

Dans mon article «L’homme invisible pour La Presse», je vous explique ce que en quoi consiste un « Desmarais Kid »

Le Groupe Carlyle est une société d’investissements américaine fondée en 1987. Basé à Washington D.C., il est présent dans de nombreux domaines d’activités, comme l’aéronautique, la défense, l’industrie automobile et des transports, l’énergie, les télécommunications et les médias. La proximité de Carlyle avec la Maison Blanche, conjuguée au fait que le groupe possède des intérêts dans l’industrie de l’armement, provoque bon nombre de controverses. Le cinéaste Michael Moore l’a notamment dénoncé dans son film Fahrenheit 9/11.
Le groupe Bilderberg, ou conférence de Bilderberg, ou encore Club Bilderberg est un rassemblement annuel et non officiel d’environ 130 membres, dont la plupart sont des personnes d’influence dans les domaines des affaires, des médias et de la politique. Selon Wikipédia, le groupe Bilderberg demeure toujours aujourd’hui l’un des dossiers du conspirationnisme. Depuis la chute de l’empire soviétique, on reproche notamment à ce puissant lobby l’orchestration de la mondialisation économique.

Alors, mes amis du NPD, plutôt que de tenter à convaincre les progressistes québécois de vous rejoindre dans une utopique alliance pancanadienne vouée à l’opposition éternelle, ne serait-il pas plus réaliste de rejoindre les forces souverainistes au Québec… et de construire ensemble, l’environnement dans lequel nous voulons vivre. Car réfléchissez-y, entre le projet de l’indépendance politique du Québec et celui de rendre le Canada progressiste, lequel des deux est le plus réaliste ? (Je vous rappelle ici que si au Québec on ajoute aux voix bloquistes celles du NPD et des Verts, le vote progressiste a largement dépassé les 50% des suffrages exprimés à cette dernière élection). Quant à moi, au-delà les questions de langue, d’identité, de nation et de culture, il y a justement les questions sociales et environnementales. Or, parce que le néolibéralisme désagrège autant la sphère nationale que celle sociale et environnementale, l’indépendance du Québec est ce projet qui peut (et devrait) rallier l’ensemble des progressistes à l’intérêt populaire. À vous donc, de choisir votre pays : un Canada conservateur-pollueur s’assimilant à l’ordre américain, ou un nouveau modèle d’exemplarité international. C’est-à-dire un Québec vert, social-démocrate et humanitaire, un pays francophone au cœur de l’axe Amérique-Europe.

D’ailleurs, puisque ce projet d’indépendance du Québec transcende la question nationale, moi je rêve de leaders anglophones qui viendraient rejoindre la coalition souverainiste au Québec. À qui valorise et comprend le rôle de l’État, peu importe la langue, nous avons besoin de vous afin de protéger nos acquis sociaux.

La suite des choses

Pour revenir à nos moutons, si le Bloc Québécois n’arrive pas à obtenir plus de 40% des votes dans le contexte actuel, je ne vois pas comment le Parti Québécois pourra faire mieux que ce dernier à la prochaine élection provinciale. En effet, n’ayant pas la mission d’organiser la souveraineté du Québec, le Bloc est une formation défensive; bref, beaucoup plus rassembleuse que le PQ. Ainsi, faisant face à un Jean Charest revigoré, les obstacles sont encore plus élevés quant aux espoirs de succès pour le Parti Québécois. Mais surtout, en ayant mis l’option souverainiste en veilleuse, le club des matantes péquistes ne pourra plus mobiliser les militants indépendantistes. Franchement, puisque le temps est compté pour pouvoir faire la souveraineté, l’heure au PQ est impérativement à l’audace et l’imagination. (Quant à moi, ce Parti à besoin d’un électrochoc salvateur, voir carrément d’une greffe au cerveau). Mais bon, je ne m’éterniserai pas aujourd’hui sur le sujet du PQ, sujet déprimant s’il en est un d’ailleurs.

À la prochaine joute fédérale, donc, j’ai bien l’impression que l’avenir du Québec pourra justement s’y jouer. Bien qu’en pratique, les résultats du Bloc expriment constamment une nette fracture entre le Québec et le reste du Canada, la prochaine élection fédérale sera vraisemblablement capitale quant au choix du pays que nous devons choisir (il faut présenter cette élection telle qu’elle). En effet, si le Bloc Québécois réussit une troisième fois de suite à bloquer la majorité parlementaire aux conservateurs (et son référendum implicite quant à notre intégration à l’ensemble américain), alors il sera indéniable que les deux nations fondatrices du Canada se bloquent mutuellement. À ce moment-là, le temps sera venu pour les Québécois et les Canadiens, de constater l’évidence du cul-de-sac de notre mariage forcé. De la sorte, si l’organisation d’un PQ renouvelé est au rendez-vous, nous pourrons ainsi détenir un tremplin historique pour relancer le mouvement souverainiste. Et n’oubliez pas, nous serons alors probablement dans l’ère de Barack Obama, une période qui tournera progressivement le dos à la dépendance pétrolière. Peut-être aussi serons-nous dans la mouvance d’un nouveau président français (espérons-le)… voir peut-être dans une ère de remise en question mondiale du modèle néolibéral.

D’ici là, il faut tenir bon, et si le dernier rempart des souverainistes est le Bloc Québécois… alors j’espère que M. Duceppe comprendra son importance historique à demeurer en poste.

Canada, sorte d’empire hybride fondé sur le refus d’assumer le fruit des révolutions de l’histoire
Jacques Renaud (Extrait de Clandestine ou la tradition du couchant)

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8 Commentaires

  1. Merci Marc…

    Vraiment, je ne sais trop quoi répondre face à ce si beau compliment.

  2. Étonnant de lucidité et de clarté. Tu es le meilleur analyste que je connaisse. Bravo!

  3. Bonjour monsieur Boileau,

    Voici un commentaire un peu tardif pour souligner mon appréciation pour votre texte. Merci pour votre appréciation de nos efforts pour établir un blogue utile et respecté. Nous n’y arriverions pas sans l’apport de commentateurs sérieux et motivés. N’hésitez pas à revenir nous y voir! 😉

    Le Blogueur québécois| lire ici le dernier article de son blogue: À situation exceptionnelle, il faut des mesures exceptionnelles

  4. Merci Belette. Mine de rien depuis mes débuts comme blogueur, j’améliore progressivement la présentation de ce site. Après presque trois ans déjà, je pense que le résultat est au rendez-vous.

    Sincèrement lutopium, si j’ai adoré suivre cette dernière campagne électorale… je n’ai toutefois vraiment pas le goût d’en faire encore autant avec la prochaine provinciale.

  5. Bravo, ça fait le tour. Ça devrait faire partie des archives nationales! Et merci pour la mention, c’est apprécié. Première campagne en tant que blogueur et ce fut très stimulant, amusant et éducatif.

    lutopium| lire ici le dernier article de son blogue: Est-ce que Desmarais veut des élections?

  6. Wow man =) c’est du solide ton affaire, super beau site itou!

  7. Que dire de plus… vous avez fait le tour de la question.

    Quant au Blogueur Québécois, que pensez vous de la proposition que je lui aie faite pour que les souverainistes puissent avoir un site Intranet pour discuter stratégie ?

    AntiPollution| lire ici le dernier article de son blogue: Charest joue au riche

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