Le Lion et le Rat (du Parc Jean-Drapeau)
Une fable contemporaine inspirée du Livre II des Fables de La Fontaine : Le Lion et le Rat
Dans le stationnement du Parc Jean-Drapeau,
Le tracteur Massey prenait son repos,
Immense et roi, il y trônait tel un lion dans son bois,
Ses moteurs puissants, semblables à des rugissements d’écho,
Témoignaient de sa grandeur, de sa force et de son poids.
Au sein de ce décor où le béton perdure,
Le jardinier Sébastien y œuvre toujours avec entrain,
Au cœur de la ville, il cultivait la verdure,
Vif comme un rongeur, il embellissait le parc au quotidien.
Mais loin des regards, où les déchets s’entassent,
Le dépotoir s’étendait, une fosse sans fin,
Un abîme d’oubli, où l’histoire se tasse,
Le tracteur s’y perdit, tel un lion sans chemin.
Le Massey ainsi piégé, dans la glaise enlisée,
Dans l’ornière capturé, sa détresse révélée,
Son rugissement puissant, un cri d’abandon,
Jusqu’à Sébastien accourt, tel un vif rayon.
Si petit près de la bête affalée,
Le jardinier creusa sous les roues du Massey,
Leurs cœurs battant à tout coup,
Il le délivra du joug de la boue.
Le tracteur, touché par ce geste sans pareil,
Joyeux, le jardinier eut le même éveil,
Dans les brumes du matin, une bromance surgit,
Sous le soleil radieux, leur alliance naquit.
Guidé par les douces mains de Sébastien,
Le Lion Massey se laissa conduire serein.
Finalement dompté, son rugissement en paix,
C’était maintenant de joie que le tracteur criait.
L’amour et l’entraide, des valeurs rayonnantes,
Dépassant la puissance brute, une leçon de foi,
Il fallait ce récit, cette histoire inspirante,
Car on a souvent besoin d’un plus petit que soi.
